Le fleuve Sénégal entre doucement en toi
Je suis l'océan Atlantique qui va vers toi,
Nous allons nous rejoindre à Saint-Louis
Je viens de France comme toi tu es de Sor
C'est un seul et même monde.
Car tu le sais,l'amour n'a pas de frontière,
C'est une planète sans administration,ni soldat,
Sa forme est imprécise mais son fond est nos coeurs
Mon amour,mon tendre amour.Aminata!
Nous sommes la même eau d'une même fontaine
Où je t'ai trouvé après t'avoir cherché toujours.
Et toi,comment as-tu fait pour me distinguer?
Te souviens-tu de moi?Dis,Raconte-moi!
Quel est la couleur de mes yeux et de mes sourcis?
S'agit-il d'un hasard,non,il n'existe pas
Puisque nous nous sommes rencontrés.
Trouvés,regardés et tout bonnement aimés
Comme si c'était depuis le début du monde.
Pourquoi ai-je été amené à t'aimer?
A cause de la grâce de Seynabou
Qui a su profondément m'émouvoir.
C'est elle qui par son charme,m'a rivé
A vous le temps de mesurer la gentilesse
De votre relation et de votre âme.
Qu'elle en soit véritablement bénie!
2
Je te contemple sur le fleuve Sénégal
Au moment même où tu pénètres dans la mer.
Au dessus de toi,filent des petits oiseaux
Du désert de Mauritanie.
Tu as le teint d'une fleur de solitude
Que le vent chaud recouvre de sable fin.
Et pourtant tu es maintenant dans
L'océan aux flots impétueux.
J'essaie de te retenir mais tu t'en vas
Loin,très loin où les cargos croisent
Où le chant des sirènes est à peine audible.
Aminata,ce sont les baleines que j'aime
Qui me disent merveilleusement de venir
Te rejoindre mais ma nage est trop faible,
Tu es tellement éloignée que je ne distingue
Plus qu'un point dans l'infini du grand large.
3
Je vais disparaître alors que je voulais
A tout prix te suivre dans ton voyage
D'absolu vers les vieilles civilisations blanches
Complétement uniformes à cause de la modernité,
Crois moi,Aminata,ce Paradis est un mirage
Qui rend les hommes blancs,gavés,blasés,
Solitaires,vides,silencieux et bien tristes.
Cela ne veut pas dire bien sûr que la misère
N'est pas horrible et est à combattre inlassablement.
Mais Aminata que faire?Elle est tellement énorme!
En Afrique saignée si souvent,la pauvreté abyssale
Il faut la vaincre,même si ca doit prendre mille ans!
Essayons de donner de nous mêmes sans compter!
Déjà en nous aimant dans la beauté élémentaire.
Dans la fondamentale lumière du jour,
Dans la nuit profonde du quartier de Sor...
4
Notre unité,ma belle,c'est notre amour prolongé
Au delà de nous mêmes pour notre harmonie
Intérieure comme des oiseaux qui chantent à l'aube
Et qui fabriquent de l'amour léger comme l'air
Parcequ'ils sont eux mêmes dans leur rôle simple,
Pacifique et dans la couleur avenante du temps...
Aminata,est ce que tu m'aimes?
Moi,je ne sais plus comment le dire.
Puisque je n'ai plus de mots assez forts,
Alors je me tais en t'aimant en silence...
Mon rêve,mon amour,me dépose
A Sor,tu me souries et je t'embrasse
Comme tous ceux qui s'aiment le font.
Mais nous ne sommes pas comme les autres
Puisqu'on s'appelle toi et moi à Saint Louis,
Dans le vaste quartier de Sor,
La nuit sans lampadaire.Avec Aminata...
5
Je t'aime,dors bien ma bien aimée,
Je viendrai...Aussitôt que je le pourrai.
As tu de la place dans tes bras pour moi?
Rien qu'une toute petite!J'ai froid!
J'ai besoin de savoir de ma Dame
La taille de son amour pour moi.
Le mien pour Aminata,est bien plus haut
Que la tour de Babel et du soleil
Et même du mont Blanc et de l'étoile du berger,
Ma belle Aminata,que c'est dur aussi d'aimer
Quand tu me manques!Dis moi,belle
Que tu m'attends avec ton amour vers moi.
Et alors nous allons vivre jusqu'à
La fin de notre monde,l'éternité d'aimer...
Dans une félicité toute simple,
Bonne et naturelle comme toi,mon amour.
6
Le point infime a disparu.C'est toi.
Mais me reste un rêve lumineux
Qui peut occuper tout ce qu'il
Me reste à vivre et encore plus.
La vie est un songe éveillé,Aminata
Dis moi que c'est vrai!Mon esprit
Sera caressé par ton élan gracieux
Comme sont tendres les pétales élicats
D'une anémone blanche de France,au printemps.
Pourquoi Toujours comparer la femme
A une fleur?Mes songes me disent
Que c'est la même chose et je trouve
Que c'est très bien.
Les symboles de l'une et de l'autre ,sont
Très proches,Aminata,tu n'es plus là,c'est évident.
Mais il m'est resté beaucoup plus que ton image.
Il y a au dessus de mon âme,un voile pénétrant
D'altruisme,de bonté native,c'est toi Aminata
A Paris où coule la Seine,ton grand élan tendre
Qui vaut bien plus que tout l'or du monde.
7
Des pélicans volent sur les ondes mélées,
Leurs becs cherchent des poissons dans l'eau.
Le soleil plonge ses rayons dans le liquide doré.
Il fait très beau dans ces flots marins et doux
Comme le bonheur amoureux en nos coeurs.
Regarde,Aminata!C'est nous mêmes,ensemble
Le fleuve et la mer dans un même élan impétueux
Dont l'unité est le berceau de toute la vie
Et l'origine de toi,ma bien aimée
Et de moi qui ne suis venu que pour te découvrir
Tout au bout de la terre,de la mer et du ciel
Et depuis je m'éclaire à l'image radieuse
Que tu as rangé dans mon coeur et je t'attends.
Comme si j'étais déjà dans ton éternité
D'une seconde valant un siècle dense
Pour toujours.Que de bonheur à vivre,Aminata,
C'est bien vrai?Dis moi que cela va être
Notre vie commune dans une paix si douce!
Avec notre bonne volontée indéfectible!
Qui fut l'instant où je t'ai trouvé tout simplement.
Dans la beauté du fleuve,de l'océan et de ton être.
Je m'y enfonce pour me perdre,aimer enfin loin
Dans l'immensité de ta tendresse vers moi.
Je ne pourrai plus vieillir avec toi car je ressent
Comme mille ans à vivre à l'abri de la peine,
Comme l'âme lorsqu'elle est rayonnante qui
Va au delà de la simple réalité vers le soleil infini.
Savais tu Aminata que l'amour était aussi profond?
Moi pas,c'est délicieux,vertigineux!Aminata,dis moi
Est ce seulement un rêve sans le moindre avenir?
Tel le ciel qui peut nous emmener jusqu'aux étoiles
Dans le coeur de l'univers tout entier
Dont nous ne savons presque rien.
8
J'ignorais qu'un jour,je renaitrai à cause de toi.
Cela s'appelle une seconde vie et c'est formidable
Dans ce qui sera un jour,la totalité de mon existence
Lorsque j'aurai disparu malheureusement,
Dans l'indéfini informel que chacun doit atteindre
Qu'il le veuille ou non,dans le temps inscrit.
C'est la loi de toute vie,même infime mais qui est
Avoir vécu en la géographie élégante et contrastée
De ton corps et de ton âme gentillement fatale
Quoi de plus merveilleux,de plus abouti,dis,Dis moi?
Comme ta main droite qui me serre le bras et me tire
Vers une destinée dont le nom est le paradis
Sur notre terre à nous deux.Avec tous les autres.
9
Et je t'aime,le reste peut disparaître à jamais
Peut m'importe puisque tu es là,dans les rues
Pas illuminées de Sor et que c'est grâce à cela que
Je t'ai aimé dans les ténèbres que ton regard
Divinement éclaira.Il y avait une telle clarté
En toi que j'y m'y suis brûlé,mon amour!
10
Mon esprit en éternelle cogitation stérile ou non,
Mon malheur qui me tourmente sans cesse
M'a fait cependant comprendre et admettre
Que ce progrès galopant de ces pays de nantis
Conduit inexorablement au silence des hommes
Par ordinateurs,machines électroniques
En tout genre,capharnaüms de tehniques avancées.
D'où les sons bruts naturels ne remontent plus
Où les sens mêmes de ceux qui rentrent
Seulement dans l'arêne virtuelle de l'occident
Voient insensiblement leur acuité s'émousser!
Aminata,enfonçons nous dans la nuit des temps,
Nous y atteidrons notre élément fondamental.
Où lorsque je t'appelle,tu me réponds
Nous sommes les premiers hommes,
N'est ce pas un jeu qui protège notre vie?
Nous pouvons traverser des millénaires
Même si nous sommes morts bien avant
Tentons de vivre à l'exemple de la Terre
Sans faire de nous de quelconques apprentis sorciers
En observant toujours et encore la nature
Et tout ce que l'homme,les fleurs et les bêtes ont
Amené de positif dans la bonté et dans le temps.
Aminata,la plus belle,ma belle,attends moi!
Je vais venir!Je suis en marche,j'arrive!
C'est comme si j'étais déjà là,tout contre toi!
Imagine,c'est moi,dans le noir de Sor,Cithère de ma vie!
François Forest